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Jeunes avocats : gérer son budget pour faire face à ses charges

Jeunes avocats : gérer son budget pour faire face à ses charges

Auteur : Justine BACHELET avocate au Barreau de Versailles
Publié le : 23/02/2023 23 février févr. 02 2023

Lorsque l’on débute sa carrière d’avocat, il est important d’être immédiatement très rigoureux sur la tenue de sa trésorerie et de comptabilité afin d’éviter les difficultés financières futures.
La règle nous a été apprise à l’école et elle semble se confirmer avec la pratique, pour un avocat qui débute il convient de mettre de côté entre 40 et 50% de l’intégralité des sommes encaissées hors taxes afin de se constituer une trésorerie.

Des charges nombreuses et à retardement

Pendant la première ou les deux premières années d’exercice, les jeunes avocats bénéficient bien souvent de l’ACRE qui est une aide à la création d’entreprise. Elle permet l’exonération partielle des charges sociales pendant les premières années d’activité. Aussi et pendant cette période, on peut avoir la sensation de très bien gagner sa vie. Hors, lorsque le bénéfice de l’ACRE prend fin, les avocats reçoivent les fameuses « régularisations de charges », souvent calculées sur les années N-2, qui sont sources de bien des angoisses.
Normalement, la trésorerie constituée pendant cette période permettra de couvrir les appels de charges des différents organismes. Mettre de côté une partie des honoraires encaissés dès le début de son activité permet de pouvoir immédiatement faire face à ses régularisations de charges et ainsi ne pas accumuler de dettes auprès des organismes sociaux.

Il faut garder en tête que les charges payées par un avocat sont nombreuses et leurs montants significatifs. Pour un avocat collaborateur, il faut s’attendre à payer :

  • L’URSSAF
  • La CNBF (cotisations retraite et droits de plaidoiries)
  • Les cotisations de l’ordre auquel on appartient
  • Impôts à savoir IRPP + cotisations foncières des entreprises

Toutes ces cotisations peuvent être payées par trimestre ou mensuellement. En ce qui me concerne, j’ai opté pour des prélèvements mensuels qui me permettent une meilleure visibilité sur mon budget.

Payer ses impôts

Il convient de bien comprendre le mécanisme de sa déclaration de revenus. Il existe une différence entre le chiffre d’affaire, à savoir le cumul des l’intégralité des honoraires encaissés (hors taxe) et le bénéfice qui correspond au montant du chiffre d’affaires dont on a déduit les charges déductibles. C’est ce montant qui sera déclaré à l’administration fiscale pour le calcul des impôts.
Au titre de ces charges déductibles on compte une partie des charges sociales mais également d’autres postes de dépenses considérées comme professionnelles. Par exemple, peut-être considéré comme une charge professionnelle ses frais de mutuelle, ses frais de téléphone portable s’il est utilisé dans le cadre professionnelle, ses frais de déplacement etc.

Pour ses frais de déplacements, plusieurs options peuvent être choisies et notamment les frais réels ou les frais kilométriques. Dans le premier cas, seront déduits du chiffre d’affaires l’ensemble des dépenses relatives au véhicule (remboursement de crédit, carburant, entretien etc…). Dans le second cas, un nombre de kilomètres sera déclaré et viendra, selon le barème légal, en déduction du chiffre d’affaires. Sur ce point, il est intéressant de faire appel à un comptable afin de déterminer le choix le plus avantageux à sa situation.

L’assujettissement à la TVA n’est pas obligatoire tant que le montant du chiffre d’affaires ne dépassent pas un certain montant qui évolue chaque année . Il faut rester vigilant quant à ses montants dans la mesure, si un certain seuil est dépassé, il est possible de devoir s’assujettir à la TVA rétroactivement au 1er janvier de l’année, même si le dépassement du seuil intervient en novembre. Il faudra alors rappeler tous les clients facturés dans l’année afin de réclamer le paiement de la TVA… Il semble plus intéressant d’être vigilant en amont.
Pour les avocats assujettis à la TVA , mon conseil est de mettre de côté sur un compte dédié dès l’encaissement toutes les sommes perçues au titre de la TVA. Le risque est trop grand de dépenser l’argent ainsi encaissé et de se trouver dans l’incapacité de reverser la TVA collecté lors des appels biannuels (ou mensuels selon son choix). Les sommes collectées au titre de la TVA ne sont pas une source de revenus, elles devront être reversées à l’état. Mieux vaut donc les mettre de côté et les oublier…

Se protéger

En ce qui concerne la mutuelle, il ne faut pas hésiter à prendre conseil auprès d’un conseiller en patrimoine et/ou en assurance afin, le cas échéant, de souscrire des contrats de prévoyance, de prévoyance retraite, d’assurance vie etc… Il ne faut jamais oublier que les professions libérales sont à risque, si l’on se retrouve empêché d’exercer son activité, on perd alors toute source de revenus.
C'est d’autant plus vrai pour les femmes lors des grossesses qui parfois se déroulent de manière complexe de sorte qu’on ne peut plus travailler. Il est alors important de se couvrir et de s’assurer d’une source de revenus minimum. Il convient de partir du principe que les garanties souscrites par les ordres sont insuffisantes pour faire face à des charges personnelles classiques.
Il est donc important de souscrire des contrats complémentaires aussi bien en ce qui concerne une prévoyance maladie qu’une prévoyance retraite. Ces contrats peuvent être souscrits dans le cadre de dispositifs légaux de sorte que les cotisions entrent dans le champ des charges déductibles. Sur ce point, il convient de se faire bien conseiller et de réaliser des études de marché en fonction de ses besoins.

L'expert comptable : un allié précieux

Même si cela n’est pas absolument indispensable les toutes premières années, mon conseil reste quand même de s’adjoindre très rapidement l’assistance d’un comptable. En ce qui me concerne, je ne dispose malheureusement que très peu de temps pour me consacrer à la gestion financière et comptable de mon cabinet. Aussi, les rappels de ma comptable sont une aide précieuse pour moi. De la même façon et passé un certain niveau de chiffre d’affaires, il est extrêmement difficile de réaliser seule sa comptabilité ainsi que ses déclarations de revenus spécifiques au profession libérale. A mon sens, les dépenses liées aux services d’un comptable sont d’une nécessité absolue !

Mais le recours à un expert comptable ne dois pas effacer la nécessité, dès le début de son activité, d'un suivi scrupuleux de sa facturation et de ses encaissements. Il faut penser à facturer régulièrement ses clients, à assurer le suivi du paiement de ses factures, à consacrer du temps à relancer les factures impayées et à conserver la trace des paiements reçus, notamment lorsque ceux-ci sont réalisés par chèque et de manière échelonnée.




Le cœur de la profession d’avocat n’est absolument pas la gestion d’entreprise. Aussi, pour la plupart d’entre nous, le suivi de sa comptabilité n’est absolument pas inné et peut être source de beaucoup d’angoisses. Néanmoins, une comptabilité saine et suivie est la base d’un cabinet qui se développe et d’un avocat qui gagne sa vie convenablement. La mise en place de réflexes dès le début de son activité permettra d’automatiser des tâches qui, au fil du temps, seront de moins en moins chronophages. Les logiciels métiers peuvent être des supports et aides très intéressants sur ce point dans la mesure où ils proposent des outils d’édition de factures notamment au temps passé, des suivi d’encaissements, des suivis de trésorerie etc etc.


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